- CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL
- CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIALCRÉDIT INDUSTRIEL & COMMERCIAL (C.I.C.)C’est en 1859, soit avant la fondation du Crédit lyonnais et de la Société générale, que commence à fonctionner la Société générale de crédit industriel et commercial. Banque de dépôts parisienne, son objectif est d’introduire en France la pratique anglaise de la banque commerciale. Dès son origine, elle se refuse à installer des agences en province. Le premier président du Crédit industriel et commercial (C.I.C.) pensait en effet qu’il était difficile d’apprécier depuis Paris «la situation des capitaux en France». Le C.I.C. a donc préféré favoriser l’éclosion et l’essaimage de banques locales et régionales. Dès 1864, le C.I.C. préside ainsi à la constitution de la Société marseillaise de crédit, puis de la Société lyonnaise, du Crédit industriel et de dépôt du Nord (futur Crédit du Nord), de la Société bordelaise, de la Société nancéienne. La création de ces deux derniers établissements est intervenue respectivement en 1880 et 1881, après les années difficiles qui suivirent la guerre de 1870.Ces banques régionales, qui n’entretenaient que des liens le plus souvent lâches avec le C.I.C., vont finir par s’unir et s’adosser lui. Le C.I.C. n’a pas hésité à entrer au capital d’établissements qu’il n’a pas toujours contribué à créer: Banque Scalbert, Banque Dupont, Crédit havrais, Crédit nantais, Société normande de banque. Ces dernières vont constituer, autour du C.I.C., le groupe des banques affiliées tout en étant très sourcilleuses de leur indépendance. En 1971, le groupe passe sous le contrôle de Suez, qui, à la suite d’une bataille boursière épique avec Paribas, a emporté 70 p. 100 du capital du C.I.C. Son intention était de marier l’ensemble régional du C.I.C. avec la Banque Indosuez, largement représentée à l’étranger mais quasi absente du marché national. Mais Suez, accaparée par sa fusion avec la Banque de l’Indochine, ne s’occupera ni des banques régionales ni du C.I.C. Avec la nationalisation, sa part dans le C.I.C. revint à 40 p. 100, puis celle-ci fut cédée, pour l’essentiel (34 p. 100), au groupe d’assurance G.A.N. En 1980, juste avant la nationalisation, le groupe se présente comme «un ensemble disposant de racines solides mais avec des fonds de commerce et des situations d’exploitation très disparates, chacune des banques ne pouvant compter que sur ses propres ressources pour se développer». La loi de nationalisation permet de renforcer la cohésion de l’ensemble bancaire du C.I.C. à travers une nouvelle organisation coiffée par la Compagnie financière de C.I.C. Premier groupe de banques régionales, avec un total de bilan de près de 500 milliards de francs, le groupe C.I.C. comprend, en 1994, plusieurs entités. L’Union européenne de C.I.C. (dont la raison sociale est Compagnie financière de C.I.C. et de l’Union européenne) est la société holding du groupe. Elle exerce des activités à la fois de chef de réseau et de banque opérationnelle. Le groupe G.A.N. détient 82,5 p. 100 de son capital, l’État 7,3 p. 100, et le public 7,5 p. 100.La «nébuleuse» C.I.C. comprend onze banques régionales présentes sur l’ensemble du territoire français: la Banque Scalbert-Dupont, la Société nancéienne de crédit industriel et Varin-Bernier, le Crédit industriel de Normandie, le Crédit industriel d’Alsace et de Lorraine, la Banque régionale de l’Ain, la Société lyonnaise de banque, la Banque Bonnasse Frères, le Crédit industriel de l’Ouest, la Société bordelaise de C.I.C., la Banque régionale de l’Ouest et le C.I.C. Paris. Elles apportent l’essentiel des moyens humains et du fonds de commerce.En l’état, le groupe dispose de 1 320 agences en France et d’une quarantaine d’implantations à l’étranger, sous forme de filiales, de succursales ou de bureaux de représentation (Europe, Afrique, Proche- et Moyen-Orient, États-Unis, Amérique latine, Asie-Pacifique).À travers ses différentes filiales, le groupe pratique l’ensemble des métiers des banques commerciales: marché des entreprises, marché des professionnels, intermédiation financière et boursière (à travers l’omnium industriel et financier). Certaines des unités ont, par leur lieu d’implantation, une vocation internationale très nette. C’est le cas notamment de la Société lyonnaise de banque ou du Crédit industriel d’Alsace et de Lorraine.Le groupe met désormais l’accent sur l’internationalisation de son réseau et a développé une stratégie européenne et japonaise. Celle-ci s’appuiera, pour l’Europe, sur les banques régionales et prendra la forme d’alliances «transfrontières». Par exemple, entre la Société lyonnaise de banque, l’Italie et la Suisse, ou entre la Banque Scalbert-Dupont et la Belgique.Les ambitions du groupe pour l’avenir se résument à ces objectifs principaux: amélioration de la rentabilité; mise en exergue des atouts d’un groupe qui, par son caractère décentralisé et régional, affirme une présence exceptionnelle sur le terrain; conduite d’une stratégie répondant à l’attente de la clientèle; innovation, enfin, comme avec le jeton bancaire sécurisé, un nouveau moyen de paiement complémentaire de la carte et du chèque, qui permet de régler des achats par téléphone et d’accéder à des services de banque à distance.
Encyclopédie Universelle. 2012.